Au programme cette semaine :
Vidéo/podcast "Faut-il laisser sa place aux vieux dans le bus ? "
Article : Y a-t-il vraiment plus de personnels en EHPAD public qu'en EHPAD privé ?
Coulisses : Pourquoi j'ai fait ma série sur les fossoyeurs ?
1. Faut-il laisser sa place aux vieux dans le bus ?
A priori oui. Mais vous me connaissez, j'ai tendance à me méfier des a priori... En fait, je me suis posé deux questions :
On laisse sa place aux vieux parce qu'ils sont "fragile", mais le sont-ils vraiment ?
Comment se sent-on lorsqu'une personne nous cède sa place ?
À découvrir sur YouTube ou votre plateforme de podcast préféré.
https://smartlink.ausha.co/sociogerontologie/nouvel-episode-du-20-02-11-40
2. Y a-t-il vraiment moins de personnel dans les EHPAD privés que dans les EHPAD publics ?
Oui ! il y a moins de personnels en #ehpad privés qu'en EHPAD public. 62 ETP pour 100 résidents dans le privé contre 75 dans le public (En île de France ; Source Insee).
Et oui, c'est une grosse différence.
Maintenant, la question est : pourquoi cette différence ?
3 hypothèses :
Une stratégie de réduction des couts dans le privé - c'est ce que dénonce le livre de Victor Castanet : faire avec le moins de personnel possible, parfois jusqu’à la rupture. 🤬
Un manque d'efficacité du public qui aurait besoin de plus de monde pour faire un travail équivalent. 😱
Une organisation différente du travail. 🤔
Je ne vais pas revenir sur les deux premières hypothèses, quel que soit mon argumentation, vous avez déjà un avis bien ancré... Je vais plutôt explorer la troisième hypothèse et vous allez voir, ce OUI initial n'est peut-être pas si évident que cela...
À lire sur LinkedIn (https://www.linkedin.com/posts/antoine-gérard_ehpad-orpaeza-activity-6899768089827782656-1nnu)
3. "J'aime bien tes analyses, mais là je ne comprends pas ce que tu cherches..."
Vous êtes plusieurs cette semaine à m'avoir fait part de votre désarroi / malaise suite à la série sur les fossoyeurs, à ne pas vraiment comprendre le sens de ces analyses.
Pourquoi j'ai fait cette série ?
L'émotion créatrice de cette série est un mélange de colère et de mépris envers un ensemble de journalistes et de politiques qui, avant même d'avoir lu l'ouvrage, y sont allés de leurs commentaires, analyse, critique... C'est comme s’ils n'attendaient que ça, un scandale pour déverser leur idéologie et ramener un peu d'attention à eux. La niaiserie et l'opportunisme de ces réactions m'ont donné l'énergie de l'écriture. D’ailleurs, J'ai écrit d'un seul jet, en une seule nuit l'ensemble des 5 analyses (en fait il y en a 7, mais après réflexions, deux sont moins bonnes ou trop redondantes avec les autres).
Voilà l'état d'esprit du départ. Mais à ce stade, rien ne me force à publier. D'ailleurs ce ne sont pour l'instant que des premières versions. Je ne publie jamais de première version. Un texte mérite une phase de réécriture. Pourtant je sais déjà que je vais les publier. Pourquoi ? Parce que je suis persuadé que chacune de ces réflexions sont le potentiel d’être la meilleure analyse que vous lirez aujourd'hui.
Là vous vous dites que j'ai vraiment un melon énorme ! Et vous avez raison, mais je suis surtout sincère. Je publie quand je me dis que potentiellement, cette analyse est la meilleure que mes lecteurs/auditeurs pourront lire aujourd'hui. Il n'y a aucun moyen de savoir si c'est vrai ou pas, mais c'est mon intention.
C'est aussi comme ça que je travaille : je rentre en réunion ou je mène un projet avec l'idée de fournir la meilleure analyse/approche du sujet que les gens auront lu/vu/entendu aujourd'hui.
Faire 10x mieux.
C'est un peu ma philosophie depuis j'ai commencé ce podcast. Je ne dis pas que j'y arrive à tous les couts. Mais c'est en tout cas que je vise.
Et donc, au moment de publier, le juge de paix c'est "sur ce sujet bien particulier, mon analyse est-elle (de mon point de vue) la meilleure que les gens entendront aujourd'hui ?
Maintenant, avec cette série il y a une dimension supplémentaire, la volonté assumée d'aller en totale opposition avec les vents dominants qui nous submergent depuis quelques semaines. Et ce n'est pas par provocation comme on pourrait le penser. Mais parce que c'est un excellent exercice mental pour clarifier sa pensée et progresser !
J'écris pour penser.
Je ne sais pas ce que je pense avant d'avoir écrit. C'est dans l'écriture que ma réflexion se solidifie. C'est par l'écriture que les choses se connectent entres elles.
Et l'exercice d'écriture amplifie cela en allant vers des chemins imprévus. Par exemple : réfléchir au consensus général vers plus de contrôle, est-ce vraiment la solution au problème ? et, n'y a-t-il pas des conséquences à cette mesure qui seraient, au final, davantage délétère ?
Autre exemple : Alors qu'on parle de nationalisation des EHPAD, qu'est-ce qui devrait arriver si les EHPAD publics disparaissaient ?
Ce genre de réflexion, intentionnellement à contre courant permettre de complètement changer de point de vue sur notre objet et nous amène à une bien meilleure compréhension des choses, et notamment ici, à un recentrage du débat.
Car, et c'est l'enseignement que je tire de cette série : le débat de la maltraitance dans les ehpads, qui est finalement un débat de professionnels, cache un débat de société bien plus important :
Comment inventer un monde sans EHPAD ...
Je vous expliquerai mon point de vue une prochaine fois, j'ai une fiche de lecture à écrire !
Antoine
PS : Pour ceux qui se demandent mon épisode préféré de la série, c'est celui ça ! (oui je sais c'est celui qui a fait le moins de vues)