Il y a 10 ans j’entamais un doctorat de sociologie.
C’était une thèse en Cifre au sein de la direction Qualité du groupe Domitys. Je me suis passionné pour mes missions que je savais innovantes et utiles.
Trois ans plus tard, sonnait la fin de mon contrat doctoral et je pris un an pour synthétiser mes travaux en une thèse. Mais cette première version fut immédiatement refusé par mon directeur. Elle s’apparentait davantage à un très complet rapport de recherche qu’à une réflexion novatrice sur la sociologie du vieillissement.
A ce moment là j’ai pensé arrêté. Après tout, j’avais entre temps obtenu un bon poste au sein du groupe, et je menais déjà bien plus d’études que ce que j’aurais pu en rêver dans le monde académique.
Pourtant, 1 an plus tard je retourna à mon ouvrage, ne pouvant tolérer ce sentiment d’inachevé.
Il m’a fallu 18 mois supplémentaire pour tout reprendre et proposer une nouvelle thèse. Ce travail m’a complètement vidé.
Bien sur il est imparfait et ne ressemblait pas vraiment aux autres thèses de sociologie. Mais j’en étais satisfait car il était vrai et utile : chaque enseignements de cette thèse a été testé, validé et appliqué au sein des résidences de mon employeur.
Néanmoins, le fait que ce que je dis « marche » ne signifie pas que ce que je dis est correct sur le plan académique et mon directeur voudrait que je retravaille cette version.
Moi je n’en peux plus, et il faut le reconnaître la relation entre nous est très dégradée, alors on fait un pacte : je dépose ma thèse en l’état et on laisse les deux rapporteurs juger si oui ou non j’ai le droit de soutenir ma thèse.
Les semaines passent, l’attente semble interminable. Finalement, les deux rapporteurs valident ma soutenance. Ils pointent de réels manquement aux règles méthodologiques habituelles mais auxquelles je m’attendais et que je pourrais défendre lors de la soutenance.
Rien n’est gagné, mais présenter mon travail c’est tout ce que je demande !
Nous sommes le 25 octobre, la soutenance est programmée au 25 novembre.
Les invitations partent, la famille et les proches seront de la partis, pas mal de collègues aussi. Dans un mois je serais docteur !
Mais voilà le 15 novembre, 10 jours avant la soutenance, l’école doctorale refuse que je soutienne et annule purement et simplement ma soutenance.
Leur argument ? La thèse sera meilleure dans 6 mois.
Et objectivement c’est vrai.
Sauf que moi, je n’en ai plus la force, je suis vidé...
Je retourne tant bien que mal à la rédaction, corrigeant 1 à 1 les points négatifs soulevés par les rapporteurs. Le coeur ni est plus mais je tiens.
Lorsque l’échéance arrive 6 mois plus tard, je soumet ma nouvelle version à mon directeur. Celui-ci refuse que je dépose ma thèse, toujours pas assez abouti à son gout, et sans ce dépôt de thèse, l’école doctorale refuse que je me réinscrivent !
Me voilà « virée » de mon propre doctorat !
Nous sommes en avril 2020, l’année que je viens de passer m’aura cassé psychologiquement et physiquement. Je ne dors plus, je prend beaucoup de poids, je suis de mauvaise humeur... et ça va durer.
Ça va durer jusqu’en novembre 2020 où j’allume mon micro pour la première fois et lance le podcast SocioGérontologie.
La suite vous la connaissez : les podcasts, les conférences, une première entreprise, une seconde (Briscard), AGEx, etc.
Mais je n’ai jamais soutenu ma thèse. Je n’ai jamais eu l’opportunité de défendre mon travail.
Alors j’ai décidé de quand même faire cette soutenance lors de la conférence AGEx !
Évidemment ca ne me décernera pas le titre de docteur, mais ca sera l’occasion, pour la première et unique fois, de dévoiler le contenu de cette thèse et vous partager les fondations théorique de ma pensée !
Pour assister à la « soutenance volée », vous savez ce qu’il vous reste à faire.
Merci d’avoir lu mon histoire, si vous voulez m’envoyer de la force pour cette soutenance, c’est sur Linkedin que ca se passe : https://www.linkedin.com/posts/antoine-gérard_en-2013-jentamais-un-doctorat-de-sociologie-activity-7051078526065602560-kQ5Z?utm_source=share&utm_medium=member_desktop
Antoine
Bel exemple d intégrité et de patience de votre côté. Bel exemple de déconnexion terrain et de vanité de l autre. Il y a pire que de purs gestionnaires aux commandes du bien vieillir : il y a des universitaires hors sol. Tout mon soutien pour le briscard que vous êtes !