En 2021, je n’ai pas atteint mes objectifs. En fait, je n’ai même pas suivi la feuille de route ! Pourquoi ? Parce que ça n’a aucun sens d’essayer de prévoir l’imprévisible.
Bienvenue dans les coulisses d’un side project !
SocioGérontologie est un side project : un projet mené en parallèle de mon activité principale, la nuit, seul, au fond du garage…
Au départ, c’était juste un podcast. Et pendant six mois ça me suffisait. Je m’étais organisé pour avoir du temps pour lire et pour écrire (deux activités importantes pour moi) et je n’avais qu’à suivre ma feuille de route.
Mais jour après jour une idée s’imposait à moi : « Est-ce que je peux aller plus loin qu’un simple podcast ? ».
Et c’est là que ma feuille de route 2021 a volée en éclat.
Évolution
Cet été le side project s’est muté en side business.
J’ai fait de SocioGérontologie une entreprise.
J’ai construit un site internet et des offres commerciales.
J’ai trouvé des clients et délivré des prestations.
J’ai monté une équipe (ou plutôt j’ai commencé à monter une équipe, car ce n’est pas aussi facile que ça !).
Adieu la feuille de route confortable que j’avais dessinée pour 2021.
Bonjour l’inconnu, l’incertitude, l’inattendu.
Et mon premier réflexe au 1er juillet a été de refaire une feuille de route, de reconstruire un plan.
Quelle erreur !
Car évidemment ça n’a pas marché.
Je sais prévoir le temps de production d’un podcast, mais pas ce que sera l’exigence du prochain client ni ce que me réserve un partenaire. Celui-ci peut aussi bien se volatiliser que m’offrir une super opportunité !
Et c’est logique : On ne peut prévoir que ce qui est prévisible !
Les plans sont utiles pour reproduire une recette qui a fait ses preuves (passer de 1 à 10*). Mais c’est clairement inadapté à la phase ou j’en suis avec SocioGérontologie (passer de 0 à 1*).
(* 0 à 1 fait référence à la phase de recherche d’un modèle économique pour un projet. De nombreuses hypothèses sont à tester et par définition ce n’est pas prévisible. Une fois passé de 0 à 1, et qu’on a identifié un modèle économique viable, passer de 1 à 10 nécessite de répéter ce modèle. Là c’est prévisible et construire un plan a du sens.)
Pour l’instant je n’ai que des hypothèses où presque. Aussi je vais intentionnellement en terrain inconnu en testant de nombreuses hypothèses. Et peut-être que je trouverais un modèle que je pourrais déployer, qui sera prévisible, et qui fera l’objet d’un joli plan.
Ou pas…
car après tout :
- ça reste un side project avec comme objectif principal d’apprendre en s’amusant (et oui je considère qu’apprendre à vendre, à monter une équipe, et à faire sortir de terre des projets sont des compétences importantes et amusantes)
- Je suis sans aucun doute meilleur pour faire passer un projet de 0 Ã 1 que de faire de 1 Ã 10.
Alors…
Je n’ai pas atteint mes objectifs, et je ne les atteindrais pas non plus en 2022, car cette année encore je serais en terrain inconnu !
Mais si je vous dis ça, c’est que j’ai quand même fait l’exercice de me fixer des objectifs pour 2022. Soyons clairs, ils ne seront pas atteints (car l’environnement du projet SocioGérontologie est trop imprévisible - cf plus haut). Mais ce n’est pas le but. Le but en se fixant des objectifs, c’est de pouvoir changer de perspectives !
Car oui, si vous êtes dans un monde imprévisible, vous n’avez pas le choix de jouer avec les règles de l’imprévisibilité. Et notre mode de pensée, plutôt linéaire, basé sur ce notre expérience passée, ne nous aide pas vraiment.
Prenons un exemple. Il y a quelques semaines j’atteignais les 10 000 écoutes et je vous annonçais que l’objectif serait d’atteindre 100 000 écoutes de podcasts l’année prochaine.
Je me concentre sur cet objectif, car ma priorité c’est de continuer à diffuser mes idées.
Je trouve mon combat pour plus de réflexivité sur nos pratiques professionnelles importants et les outils que je donne utile, et j’aimerais les diffuser davantage.
Sauf que cela signifie faire x10 !
Pour faire x10, je ne dois pas juste devenir plus productif. Je ne peux pas juste publier plus d’épisodes ou faire plus de post sur les réseaux sociaux.
Je le sais parce que j’ai testé. Par exemple, en décembre j’ai publié 24 posts (calendrier de l’avent) sur Linkedin et Facebook, pour un total de 100 000 vues ! Énorme ! Sauf que ces vues de post n’ont généré, au final, que 2500 écoutes de podcasts. C’est bien. Excellent même, puisque c’est deux à trois fois plus d’écoutes qu’un mois « normal ». Mais 2 à 3x plus, ce n’est pas 10x plus ! et la quantité d’énergie que cela nécessite est gigantesque !
Pour faire x10, je dois changer de perspectives. Ne pas chercher à améliorer ce que je fais déjà , car ce ne sera pas suffisant. Plus que cela, je dois abandonner ces stratégies pour en trouver de nouvelles.
Pour moi le constat est sans appel, le podcast ne me permettra pas de partager à 100 000 professionnels du secteur mes idées en 2022. La découvrabilité du podcast est trop faible.
Faut dire qu’un podcast dans la catégorie sciences sociales, sur la thématique des vieux, à destination des professionnels du grand âge, ça ne fait pas rêver. Par comparaison, l’émission Culture Gé, mon second podcast à un bien meilleur positionnement et a le potentiel de toucher bien plus de personnes. Mais avec SocioGérontologie je suis sous un plafond de verre…
Alors, je vous rassure le podcast continu, il y a encore plein de choses que je veux faire avec ce format. Mais ce n’est pas ce qui me permettra de faire x10 en un an !
Le constat est le même pour la newsletter que vous êtes entrain de lire. J’adore ce format et vous êtes de plus en plus nombreux à les lire, mais je vais en faire certainement moins cette année, pour me concentrer ailleurs.
Linkedin c’est un peu différent. Je m’en sors pas trop mal sans jamais pour autant réussir à faire le buzz. Après je ne joue pas vraiment le jeu de la plateforme, je fais même tout l’inverse (je fais long, je ne raconte pas ma vie, je ne tag pas la terre entière, je ne me prends pas en photo en train de courir un marathon, etc.). Est-ce que je peux faire x10 sur Linkedin ? Peut-être. Mais ça ne me donnera pas x10 sur les écoutes du podcast.
Pivot
À peine m’étais-je lancé dans le podcast il y a un peu plus d’un an, qu’un doute m’envahissait : et si je n’avais pas choisi la bonne plateforme ?
J’ai choisi le podcast, car je suis un gros consommateurs de ce format, mais aussi parce que c’est facile, que ça ne nécessite qu’un faible investissement.
Mais je connaissais aussi les limites de cet outil pour une émission aussi clivante que SocioGérontologie. J’ai d’ailleurs été surpris du succès de l’émission. J’ai cassé mes propres barrières mentales les unes après les autres. Et encore aujourd’hui le plafond de verre sous lequel je suis n’est que relatif. Je pourrais facilement faire x2 ou x3 l’année prochaine.
Sauf que… Je veux faire plus. Je veux faire x10.
Alors il est tant de jouer une nouvelle partie, avec de nouvelles règles du jeu, et de nouvelles opportunités.
Il est temps de me lancer sur YouTube et de profiter de son super pouvoir : la découvrabilité.
D’ailleurs, je vous laisse découvrir ma première vidéo.
Est-ce que je vais faire 100k avec Youtube cette année ?
Probablement pas, (surtout que j’ai encore du boulot pour gagner en naturel face caméra !) mais ce n’est pas grave, rappelez-vous, je joue dans un monde incertain, dans lequel les objectifs ne sont pas faits pour être atteints et les plans ne sont qu’une illusion. Je dois jouer avec les règles de l’imprévisibilité :
me poser la question de comment atteindre cet objectif,
formuler des hypothèses permettant la réussite potentielle
et tester ces hypothèses !
Et puis ce sera l’occasion d’apprendre encore plein de nouvelles compétences !
Alors je vous invite à me rejoindre sur Youtube pour la suite de l’aventure ! https://www.youtube.com/channel/UCrrXIqlL-l2FCZgDlDjz5_Q
La semaine prochaine j’aborde une question essentielle :
Faut-il céder sa place aux vieux dans le bus ?
Bonne semaine
Antoine
PS : Si vous avez des conseils ou des suggestions de vidéos, je suis preneur ! suffit de répondre à ce mail !